Conférence AMFORHT : un appel à la responsabilité pour le tourisme mondial

La Conférence internationale de l’AMFORHT, tenue à Marrakech le 17 juin 2025, a mis en lumière les défis majeurs auxquels le secteur du tourisme mondial est confronté. Francesco Frangialli, secrétaire général honoraire de l’Organisation mondiale du tourisme, a dressé un panorama saisissant des défis qui bousculent aujourd’hui l’industrie touristique. Devant un auditoire d’experts, d’universitaires et de professionnels rassemblés dans la cité ocre, il a mis en lumière les profondes mutations d’un secteur en quête de résilience.
Frangialli articule son analyse autour de six grands défis : conflits géopolitiques, pandémies, changement climatique, perte de biodiversité, surtourisme et transition vers un tourisme durable. Ces tensions globales affectent le secteur de manière inégale mais persistante. Malgré la guerre en Europe, les crises au Moyen-Orient ou encore les coups de boutoir du protectionnisme commercial, le tourisme montre une capacité étonnante à rebondir.
Il évoque aussi la pandémie de COVID-19 comme un tournant révélateur, accélérant la digitalisation de la formation et favorisant un tourisme de proximité plus résilient. Un avertissement, selon lui, contre une possible récidive encore plus dévastatrice.
Mais c’est bien le dérèglement climatique qui cristallise les inquiétudes. Plages qui disparaissent, montagnes en surchauffe, biodiversité menacée… la pression est partout, des Maldives aux Alpes. Il dénonce une croissance qui se fait parfois au détriment des populations locales, et met en garde contre l’effet boomerang du surtourisme : infrastructures saturées, écosystèmes fragilisés, habitants exaspérés.
Et face à ce panorama troublé, une constante s’impose : la formation. Pilier de l’adaptation du secteur, elle doit préparer les professionnels à innover, s’adapter et préserver la richesse culturelle et naturelle des territoires.
Frangialli conclut avec un appel clair aux décideurs : « Le tourisme ne doit plus être une industrie de l’insouciance. Il est temps de le repenser comme un levier de durabilité, d’inclusion et de responsabilité. »