Tourisme : les opérateurs tirent la sonnette d’alarme
La dernière décision de suspension de tous les vols en provenance et à destination de 4 marchés majeurs de la destination Maroc (Allemagne, Royaume-Uni et Hollande en plus de la Russie fermée depuis plusieurs semaines), réduit les espoirs de reprise du secteur touristique à néant. Salah Eddine Naciri, vice-président de l’Association régionale de l’industrie hôtelière de Marrakech (ARIH) évoque le manque de confiance engendré par ces décisions, entre les opérateurs et clients. « Nous pouvons renforcer les règles sanitaires, et renforcer les contrôles aux aéroports au lieu des fermetures », indique-t-il lors d’une rencontre tenue à Marrakech, le 26 octobre, par l’association régionale de l’industrie hôtelière (AIH) et présidents d’associations du tourisme de la ville. De son côté, la CNT (Confédération nationale du tourisme) a publié le même jour un communiqué pour tirer la sonnette d’alarme.
La réunion de l’assemblée générale de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT), qui était prévue à Marrakech, du 30 novembre au 3 décembre prochains, a été annulée à son tour, alors « qu’elle aurait été un formidable signal d’amorçage de la reprise, et une vitrine exceptionnelle sur le monde de l’industrie touristique pour la destination marocaine. Malheureusement, le Maroc a renoncé à accueillir cet évènement, ce qui aura inéluctablement pour conséquence, de creuser davantage notre éloignement des marchés, et d’entamer la confiance de nos prescripteurs », regrette la CNT. « On ne peut pas annuler un événement, sans prendre du temps pour discuter avec les personnes qui l’ont souhaité », insiste pour sa part Faouzi Zemrani, PDG de Z’Tours.
De même, l’annonce récente du maintien de toutes les restrictions liées à la mobilité, en plus de l’exigibilité du pass sanitaire, provoque une incompréhension profonde chez les opérateurs du secteur. Il s’agit d’un acte plein de contradictions selon Abdellatif Kabbaj, président de Kenzi Hotels Group. De plus, en l’absence de mesures d’accompagnement concrètes et immédiates, à la hauteur de l’aggravation de la situation du secteur, la CNT craint une difficulté grandissante à envisager l’avenir du tourisme. « Nous devons calculer d’autres dégâts que les dégâts de santé, voir le côté morale et économique », indique Lahcen Zelmat, président de l’ANIH.
Pour rappel, un contrat programme 2020-2022 avait été élaboré avec le gouvernement et ses différents partenaires pour soutenir les entreprises du secteur et préserver les emplois. Malheureusement, les mesures prévues n’ont pas toutes été déployées. Aussi, il devient urgent et vital d’accélérer le déploiement de l’ensemble des mesures non encore appliquées, et de reprendre le versement de l’indemnité forfaitaire au profit des salariés du secteur afin de préserver leurs emplois.
Une réunion des professionnels avec la ministre du tourisme est programmée le 2 novembre. À suivre !